Médiations 2010/2011

Écritures de lumière, 2011, actions scolaires :

Dans le prolongement de la résidence d’artiste Lumière d’Encre menée en 2009-2010, pendant laquelle l’artiste Benoît Vollmer est intervenu dans le cadre d’un atelier artistique, sur le lycée en rénovation et la transformation du paysage,cette résidence s’est intéressée au vaste territoire qui constitue le bassin de recrutement du lycée.
La résidence a été confiée à deux photographes Marc Gourmelon et Claude Belime qui ont abordé la question du paysage du bassin de recrutement du lycée c’est-à-dire le territoire du Pays Pyrénées Méditerranée avec deux approches différentes et complémentaires.
La restitution de la résidence se trouve ici.

Associé à ce travail de création, les deux artistes sont intervenus au lycée. Ils ont initié trois projets afin de toucher le plus grand nombre au sein du lycée en suivant les objectifs du programme «écritures de lumière» c’est-à-dire avec la volonté d’aiguiser la curiosité, d’accroître les facultés perceptives, de permettre à chacun de développer son imaginaire et de faire preuve de créativité.

1°) Un mur d’images pour documenter la diversité

Chacun un paysage, un paysage pour tous.
Le lycée de Céret couvre un vaste territoire dont la richesse est marquée par la grande diversité des paysages. Dans une approche documentaire, nous proposons à l’ensemble de la communauté éducative (élèves, professeurs et personnel administratif) de participer à cette mise en évidence. Chaque personne est appelée à faire une prise de vue avec un appareil numérique. Pour favoriser la variété et une certaine objectivité, nous demandons d’appliquer un protocole précis aux prises de vues.
L’ensemble des photographies ainsi obtenues est présenté sous forme d’un mur-mosaïque d’images mettant en évidence la richesse du bassin de recrutement du lycée.

Protocole : Faites une photo devant chez vous.

  • Photographes : élèves, professeurs et personnel administratif, 1 photographie par personne.
  • Appareils photographiques : personnel (éviter les téléphones portables)
  • Réalisation : les prises de vue devront être faites à hauteur de vue, si possible de face par rapport au paysage et directement à la sortie de l’habitat de chacun. On peut laisser comme marge, 50 mètres à droite et à gauche le la sortie de la maison ou de l’immeuble.

Résumé : Vous sortez de chez vous et vous faites une image, debout, face à ce qu’il y a devant.
Le résultat a été présenté lors de l’inauguration de l’exposition regroupant le travail des élèves réalisé lors des autres actions et les travaux des artistes en résidence.

 

2°) Lecture d’images

Le festival Visa pour l’Image, présent depuis 22 ans à Perpignan constitue pour l’image photographique un terrain d’exploration et d’analyse optimal. La classe de Terminale L option HIDA de Betty Gomez, professeur de philosophie a participé l’après-midi du 16 septembre 2010, à une visite au Couvent des Minimes, principal site d’exposition de Visa pour l’Image. Une méthode d’analyse (p3) leur a été distribuée.
Les consignes étaient les suivantes :
– Visiter au maximum trois expositions + le World Press, la rétrospective de William Klein était un passage obligé.
– Choisir une photographie et sa légende, la reproduire au moyen d’un APN ou d’un photophone.
Lors du cours du 30 septembre réservé à la mise en commun de leurs analyses, nous avons en introduction pris le temps de partager leurs impressions générales ; certains élèves s’étaient dit choqués, voire révoltés par la violence de certaines images. Nous avons noté que la plupart des images déclarées violentes étaient issues du World Press : ces photographies sont des extraits de reportages donc hors contexte.

L’impact émotionnel d’une image isolée empêche toute lecture analytique de cette dernière, nous avons donc mis ces photographies présentant un contenu violent dans le contexte du photo-reportage d’où elles ont été extraites. Relier ces images choc au corps du reportage permet de relativiser et expliciter la démarche du photo- reporter : un reportage est un discours énoncé par un ou des professionnels de l’information sur un sujet d’actualité.
Quel que soit le type de photographies choisies, l’analyse des photographies lors de la video-projection en salle de classe a montré la nécessité d’un retour permanent à l’image en tant qu’objet d’observation (cadrage, composition, circulation du regard, plans, contenu manifeste, etc…). Nous constatons à nouveau que la photographie la plus descriptive qui soit est aussi un support projectif : les élèves parlent d’eux-même, des émotions dont l’image a été l’amorce avant d’en avoir commencé l’analyse. Le constant rappel d’une lecture méthodique a démontré aux élèves la nécessité de disposer de points de repères analytiques, historiques, pour instaurer un rapport fécond et dessillé aux images.

Une seconde session de lecture d’images a eu lieu le 19 novembre 2010 avec les classe de seconde de Susan Maire et Christi ne Clavier, professeurs d’anglais. N’ayant pas participé à la visite Visa pour l’Image, le choix d’image des élèves était
libre. Des photographies issues du photo-reportage, des images publicitaires ainsi que des illustrations ont été analysées, la charge émotionnelle des images présentées étant nettement moins forte, l’analyse formelle a été plus fluide et ludique. Une
dernière session aura lieu le 21 janvier 2011 avec ces mêmes classes.

« Dans une société qui connaît production, diffusion et circulation mondiale des images, il est important que chacun en acquière la connaissance et les langages pour accéder au plaisir et au discernement critique, qui vont de pair. » Anne-Marie Garat – Petite fabrique de l’image – Magnard 2003

Compte-rendu de l’action pédagogique

Le festival Visa pour l’Image, présent depuis 22 ans à Perpignan constitue pour l’image photographique un terrain d’exploration et d’analyse optimal. Cette partie a eu lieu fin 2010.
La classe de Terminale L option HIDA de Betty Gomez, professeur de philosophie a participé à une visite au Couvent des Minimes, principal site d’exposition de Visa pour l’Image. Une méthode d’analyse (p3) leur a été distribuée.
Les consignes étaient les suivantes :
– Visiter au maximum trois expositions + le World Press.
– Choisir une photographie et sa légende, la reproduire au moyen d’un APN ou d’un photophone.
Lors d’un cours réservé à la mise en commun de leurs analyses, nous avons en introduction pris le temps de partager leurs impressions générales ; certains élèves s’étaient dit choqués, voire révoltés par la violence de certaines images. Nous avons noté que la plupart des images déclarées violentes étaient issues du World Press : ces photographies sont des extraits de reportages donc hors contexte. L’impact émotionnel d’une image isolée empêche toute lecture analytique de cette dernière, nous avons donc mis ces photographies présentant un contenu violent dans le contexte du photo-reportage d’où elles ont été extraites. Relier ces images-choc au corps du reportage permet de relativiser et expliciter la démarche du photoreporter : un reportage est un discours énoncé par un ou des professionnels de l’information sur un sujet d’actualité.
Quel que soit le type de photographies choisies, l’analyse des photographies lors de la vidéo-projection en salle de classe a montré la nécessité d’un retour permanent à l’image en tant qu’objet d’observation (cadrage, composition, circulation du regard, plans, contenu manifeste, etc…).
Nous constatons à nouveau que la photographie la plus descriptive qui soit est aussi un support projectif : les élèves parlent d’eux-mêmes, des émotions dont l’image a été l’amorce avant d’en avoir commencé l’analyse. Le constant rappel d’une lecture méthodique a démontré aux élèves la nécessité de disposer de points de repères analytiques, historiques, pour instaurer un rapport fécond et dessillé aux images.
Deux autres sessions de lecture d’images ont eu lieu avec les classes de seconde de Susan
Maire et Christi ne Clavier, professeurs d’anglais. N’ayant pas participé à la visite Visa pour l’Image, le choix d’image des élèves était libre. Des photographies issues du photo reportage, des images publicitaires ainsi que des illustrations ont été analysées, la charge émotionnelle des images présentées étant nettement moins forte, l’analyse formelle a été plus fluide et ludique.Marc Gourmelon

Méthode d’analyse d’une photographie
1 – Première impression :C’est probablement cette première impression qui a déterminé votre choix.
2 – Contexte / Situation : Éléments textuels qui accompagnent la photographie : texte de présentation, légende, auteur,
agence de presse, etc…
3 – Analyse du contenu :
a- ce qui vous capte immédiatement : l’image comporte-t-elle un point fort ? On en déduira
la com position de cette image (règle des tiers, composition centrale, …)
b- Circulation du regard
c- Plans : combien ? Comment s’articulent-ils ?
d- Si c’est une photographie en couleur, qualité et rapports entre-elles. Si l’image est mono
chrome, contraste, rapport ombre/lumière.
e- D’où vient la lumière ? Combien de sources ? Quelle est sa qualité ?
f- Y a-t-il des personnages ? Quels sont leurs rapports ?
g- Distance supposée du photographe à la scène.
h- Angle de la prise de vue.
i- Y a-t-il du mouvement ?
j- Rapport du cadre à son contenu
4 – Problématique : Pourquoi l’auteur a pris cette photographie ? Qu’est-ce que l’auteur traite dans cette photographie ? Pourquoi a-t-elle été sélectionnée ? La légende vous aide t-elle ? Revenez à votre première impression, le sentiment premier est-il confirmé par l’analyse ? Quelle est la part projective de cette image, que sollicite-t-elle ? Émotionnel, connaissances ?
5 – Résolution et conclusion : Une mise en scène est-elle imaginable ? Quel rapport cette image entretient-elle avec les autres photographies de l’exposition ? S’agit-il d’une narration ? Le sujet est-il politique ? La sujet a-t-il un caractère religieux ? Le sujet a-t-il un caractère violent ? Des influences artistiques ou culturelles sont-elles visibles dans le traitement
du sujet ?
Teneur esthétique de la photographie. Le sujet sature-t-il l’espace ou au contraire, l’image évoque t-elle une absence ?
Qu’est-ce que la photographie dit et montre ?
Émettez un jugement personnel.

 

3°) Paysages imaginaires :

Il s’agit, grâce à un dispositif de « mini-studio », de reconstruire une scène en miniature et de la photographier. Ces scènes peuvent contenir des personnages (les élèves, enseignants… photographiés) et s’appuyer sur un scénario.
Nous abordons de cette manière, de façon pratique et surtout ludique, la perception, la relativité de l’image photographique, la notion de point de vue, les données de base de la photographie (ouverture, profondeur de champ, perspective…) Ce travail se déroule en plusieurs étapes préparées avec le professeur d’art plastique Jürgen Borgers. Il a été mis en place en place fin 2010 et début 2011 avec les élèves d’une classe de seconde professionnelle.
La première intervention a permis de montrer aux élèves la méthodologie employée et de donner quelques exemples par vidéo-projection de créations d’autres artistes (Gilbert Garcin, Patrick Fournial, Marc Le Mené…). L’utilisation de « la boite noire » permet aux élèves de comprendre le fonctionnement de l’appareil photo et la fabrication d’images reconstruites.
Ensuite, deux séances ont permis aux élèves de réfléchir aux scènes qu’ils voulaient réaliser. C’est le moment le plus délicat, il faut leur donner l’envie de se donner les moyens… tout est possible, car tout est reconstruit.

Enfin, il y a une première phase de prise de vue des élèves dans les positions imaginées, dans
le même temps les autres élèves peignent les fonds.
Les trois dernières séances sont consacrées aux prises de vues avec les éléments amenés par les élèves, sous le contrôle de l’appareil photo relié à un ordinateur, ce qui permet de visualiser le résultat en direct. Il est nécessaire de fractionner les prises de vues pour permettre les évolutions. Il est remarquable de voir les élèves se donner de plus en plus de liberté, au cours des réalisations, pour imaginer des situations et les réaliser.

Claude Belime

Restitution :

La restitution a eu lieu le vendredi 11 février au 11 Avril 2011 au CDI du lycée, afin que les élèves puissent être présents au vernissage de l’exposition des œuvres des artistes auxquelles étaient associés les travaux des élèves.