Médiations 2019

Interventions scolaires dans le cadre du Parc Naturel Régional des Pyrénées catalanes :

Dispositif de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) : Objectif Découverte

4 ateliers ont été menés sur le territoire du PNR dans le cadre de l’approche des paysages. L’intervention intitulée « Photographe, créateur de paysage » vise, à travers une approche ludique des paysages, à comprendre notre place dans la réalité de ceux-ci, mais aussi à comprendre la photographie et ses notions de base (mise au point, diaphragme et profondeur de champ et vitesse) et son rapport ambigu à la réalité.

Nous sommes intervenus dans les classes suivantes :
– IME d’Osséja, dans la classe de l’unité d’enseignement de La Perle/Alefpa.
– CP-CE1-CE2 d’Odeillo-Font Romeu avec la professeure Claire Maury
– 2 classes de 4e du Lycée climatique et sportif de Font Romeu avec la professeure Catherine Basso

Via la photographie, les enfants sont amenés à découvrir les paysages du PNR et à les représenter en s’appuyant sur une histoire, un conte, une légende qu’ils créent. À travers l’interprétation et la recomposition de leurs paysages, ils abordent leur imaginaire et découvrent la subjectivité et les grands principes de la photographie. Les enfants sont photographiés, et, grâce à un tour de passe-passe de l’artiste, prennent corps dans leurs scènes (fabrication de petites figurines) construites en trois dimensions, en classe, avec les matériaux collectés ou apportés.

Réalisation :
Une présentation du procédé et des artistes l’ayant utilisé met en perspective l’activité, l’utilisation d’une « boite noire » permet une approche ludique…
Une sortie sur le terrain à proximité permet d’introduire la notion de paysage et de leur évolution (utilisation de cartes postales anciennes).
Ensuite les élèves construisent une histoire, en s’appuyant sur leur culture, l’histoire du territoire et les contes et légendes ; elle sera le support de la création.
Cette histoire est ensuite découpée selon un story-board. Enfin, la réalisation pratique se fera par petits groupes de 3-4 élèves dans une approche expérimentale et concrète à partir de matériaux collectés dans leur environnement ou fournis par l’intervenant. Les enfants seront photographiés, prendront corps dans leurs scènes (fabrication de petites figurines) réalisées en 3 dimensions dans la classe.

La restitution a été réalisée sous la forme d’un livre pour chaque élève de l’école de Font Romeu tandis qu’elle a fait l’objet d’affiche exposée au public dans les autres ateliers..

Au collège de Font Romeu :

– à l’IME d’Osséja :

Découverte de la chambre photographique et construction d’une camera obscura :

– prises de vue au sténopé :

– Sorties pour découvrir le paysage et ses évolutions à Osséja et au dessus de Nyer avec l’aide de l’association Nataph et de ses joellettes :

– Prise de vue des participants pour construire les figurines :

– Construction des décors et prises de vue :

– Quelques réalisations :

– la restitution à la maison de retraite de Latour de Carol :

– à l’école de Font-Romeu :

L’activité a produit une exposition sous forme d’affiches et à la production d’un livre pour chaque élève et téléchargeable en suivant le lien :  Télécharger.

Interventions au Lycée professionnel Alfred Sauvy de Villelongue dels Monts :

Nous sommes intervenus sur l’ensemble de l’année scolaire dans cet établissement dans plusieurs classes.

– Dans la classe 3° PP, de Nadine Carlevato, nous avons réalisé un atelier de lecture de paysages par l’approche des observatoires photographiques du paysage sur la commune de Céret. Nous sommes sortis sur le terrain retrouver les points de prise de vue de cartes postales datant du début du siècle dernier et pour comparer ces cartes postales anciennes et le paysage contemporain.

– Dans la classe de Liliane Lescure, 3° PP, nous avons travaillé le portrait photographique grâce à l’approche de différents artistes, les élèves ont travaillé à la manière de…, par exemple :

– Dans la classe de Thérèse Puig, premières, les élèves ont imaginé puis réalisé et photographié des scènes pour illustrer les histoires qu’ils avaient écrites en classe avec leur professeure sur le travail d’Amnesty International et la liberté.

– Dans la classe de France Baur, professeure d’arts appliqués, nous avons travaillé avec les élèves de seconde ERA, le contraste.

Parcours découverte des métiers de la culture, du patrimoine et des métiers d’art 2019-2020

Nous avons répondu à l’appel à projets de la région Occitanie. Il permet l’accompagnement à la mise en œuvrede projets invitant les lycéennes et lycéens à découvrir la richesse des métiers de la culture, du patrimoine et des métiers d’art grâce aux concours des acteurs œuvrant dans ce domaine en région.
Ce projet à 6 objectifs dont :
– Faciliter la découverte des structures artistiques et culturelles, leurs missions, leurs programmations, leurs choix artistiques et la manière dont elles participent à l’aménagement des territoires.
– Favoriser un travail de sensibilisation à la pratique artistique in situ au lieu culturel.
– Découvrir des savoir-faire d’excellence.
– Soutenir l’ouverture culturelle des établissements scolaires
– Amplifier les partenariats entre les établissements et les structures artistiques et culturelles et professionnelles
Nous avons commencé par la visite du festival FotoLimo qui a eu lieu le vendredi 20 septembre. Les expositions étaient en phase d’accrochage et les élèves de deux classes du Lycée Déodat de Séverac ont pu rencontrer et discuter avec une quinzaine d’artiste. Ceux-ci ont présenté leur travail, le festival, leurs conditions d’artiste et l’accrochage. Les échanges furent riches et la visite a duré toute la journée.

Rencontre entre les élèves des classes de première et seconde en « histoire de l’art » du Lycée Déodat de Séverac de Céret et le photographe et tireur Carlos Barantes lors de son exposition « Le livre des morts » à la galerie Lumière d’Encre.

Rencontre entre les élèves de la classe de première « histoire de l’art » du Lycée Déodat de Séverac de Céret et le photographe Steve Drevet au sein de son exposition le 6 novembre 2019.

Rencontre entre les élèves de deux classe de première et seconde en « histoire de l’art » du Lycée Déodat de Séverac de Céret avec l’artiste Richard Petit lors de la restitution de sa résidence d’artiste à Lumière d’Encre le 6 novembre 2019.

Ateliers en milieu scolaire :

Richard Petit est intervenu à Port Vendres pour deux ateliers, l’un en CM2 à l’école Louis Pasteur dans la classe de Nathalie Chaumas-Pellet et l’autre en sixième au collège de la Côte Vermeille dans la classe de Sandra Pépin-Donat.
Tandis que Laetitia Tura, intervennait également à l’école primaire de Port Vendres, sur un travail avec la mer.

Projet de Richard Petit :
Les enfants (tout comme le grand public) n’associent pas forcément les photographies à des œuvres d’art. Il leur semble que l’art, c’est la peinture et que la peinture, c’est l’art. Quant à la photographie, de par le fait qu’elle est une reproduction mécanique de la réalité, elle serait objective et transparente par nature.
Ces deux croyances sont questionnées par la pratique et non par une réflexion philosophique. Les enfants s’apercevront par eux-mêmes qu’on « fabrique » une image photographique tout autant qu’on la « prend ». Ils découvriront ainsi que la photographie découle d’un projet, c’est à dire d’une intention.
En sachant mieux « lire » les photographies, ils seront moins crédules en face des images de la politique, de la publicité…

Déroulement
Chaque séance inclut un diaporama avec quelques éléments d’histoire de la photographie, une séance de prise de vue et une projection critique des images prises.
Le rythme est donc soutenu, pas le temps de s’endormir !
Première séance : il est difficile de formuler ce qu’est une bonne image, les élèves vont donc essayer d’en faire des mauvaises : personnages de dos, trop sombre, pas au point, les doigts dans le nez, etc. fou rire garanti.
Deuxième séance : « forcer le trait », avoir l’air stupide ou intelligent, bon ou méchant… des caricatures
Troisième séance : dessin de décors ou d’accessoires d’après le thème « la mer », présentation de la chambre photographique
Quatrième : mise en scène, prise d’images numériques pour régler le dispositif
Cinquième : prise de vue des images de l’exposition à la chambre photographique

Planning
2 fois 10 heures (5 séances de 2 heures), toutes le mardi pour raison pratique
Et collage des affiches le 16 mai 2019.

Évaluation
Pose d’affiches d’après les plans-films scannés, tous les élèves devaient apparaitre. Un QCM, volontairement pas très difficile a été remis aux élèves du collège, il portait sur les diaporamas d’histoire de la photographie.

La restitution a eu lieu sous forme d’affiches en grand format :

INTERVENTIONS EN MILIEU PENITENTIAIRE

Le projet culturel s’est construit autour de la pratique artistique, la rencontre avec les œuvres photographiques et leur analyse. Il y a eu la réalisation de trois ateliers entre Foix et Perpignan :

Remarque : Les photographies illustrant ces interventions ne sont qu’un petite partie du travail produit. En effet, l’administration pénitentiaire interdit de diffusion toute photographie de personne détenue pouvant permettre de la reconnaître, nous ne pouvons donc montrer des photographies où le visage des personnes détenues ou de leur famille serait reconnaissable.

– Un atelier mixte de pratique artistique autour des techniques photographiques à destination des détenus majeurs du centre pénitentiaire de Perpignan mené par Claude Belime. Cet atelier a pour objet la recréation d’univers oniriques autour de la notion du héros. Onze participants l’ont mené de bout en bout en collaboration avec Jean-Pierre Badie de L’Unité Locale d’Enseignement. Il a eu lieu en novembre et décembre 2019.
Et parce qu’il nous semble important de conserver une trace du travail effectué, un livret a été édité pour chacun des participants à l’issue de ce travail commun. Il comporte les textes et images réalisées, le making-of ainsi que quelques images libres qui ont été réalisées à l’issue des séances décrites.
Une sélection de ces images fera également l’objet d’un tirage pour créer une exposition interne à l’ULE.

– Un atelier de pratique artistique encadré par Claude Belime et Robert Majenti avec les mineurs de la maison d’arrêt pour mineurs de Perpignan. Il a eu lieu en mai 2019. Il a concerné une dizaine de jeunes. C’est un travail qui a pour but d’explorer l’espace intime des personnes par la pratique de l’autoportrait. Les jeunes détenus ont réalisé des portraits entre eux par groupe de deux, car c’est une population difficile pour un travail en groupe plus important du fait des tensions internes. Un travail graphique sur ces portraits photographiques a été mené en deux séances par Robert Majenti, ainsi qu’une pratique de l’autoportrait aux crayons et feutres.

– Un atelier à la maison d’arrêt de Foix avec des adultes majeurs. Cet atelier a eu lieu dans des conditions complexes du fait du faible entrain de l’administration pénitentiaire de la prison. Néanmoins, le travail a été effectué avec 4 détenus ainsi que leur famille. Dans une pratique de reconstitution d’univers rêvés autour des détenus et de leur famille, le photographe ayant rencontré les familles à l’issue d’un parloir, les unes après les autres afin de réaliser des prises de vue des personnes pour les réintégrer avec les détenus dans des images et des scènes reconstituées en « vrai » puis rephotographiées. Une technique qu’utilise fréquemment l’intervenant. Même si les conditions n’ont pas permis la fréquentation de plus de détenus, ceux présents ont fortement apprécié cet atelier et demandé à ce qu’il soit renouvelé. Ils étaient de milieu sociaux très différent (punk à chien, gitan, cuisinier et photographe) et il y a eu une émulation enrichissante pour tous.
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La photographie comme un moyen d’expression au monde et une porte vers l’imaginaire.
Ce projet s’appuie sur une dynamique qui s’engage à partir d’un travail collectif mettant en relief à la fois l’expression singulière de chaque participant et leur permet de s’approprier leur réalité propre, mise à distance, médiatisée. Ressaisir son existence, les formes qu’elle emprunte, la partager semble essentiel. Ainsi, la photographie, par le rapport ambigu au réel qu’elle invente sans cesse, constitue un médium idéal pour exprimer la pluralité de nos rapports au monde. Par la découverte de ses dimensions artistiques et matérielles, nous permettons aux participants de prendre du recul, de s’exprimer de manière originale. Par le biais de la photographie, de l’organisation de l’image, ils pourront s’approprier leurs expériences, leurs parcours, les objectiver tout en les inscrivant dans une démarche créative. S’éloigner de soi, de son expérience présente, pour mieux la dire, la penser, la réinvestir et imaginer l’avenir. Parler de soi avec des images, comme du dehors, décalé.
L’expérience photographique devient ainsi un moyen, collectif et individuel, dans des proportions à chaque fois singulières, de vivre autrement, de se regarder différemment, de donner forme à des imaginaires qui se partagent. Expérience de l’altération du réel, elle renforce la possibilité de se mettre en scène, de s’extérioriser, d’inventer une communauté ponctuelle et forte. Les participants organiseront ainsi un espace qui allie une dimension introspective à des possibilités de projections de la diversité de leurs vécus. L’individu s’y confrontera à l’autre, s’exprimant singulièrement au travers d’une expérience commune.
La pratique photographique, par ses conditions matérielles comme par ce qui s’y joue de notre rapport à la réalité – jeux entre le vrai et le faux, exercice d’illusion, technique de l’apparition de l’image – découvre des modalités d’expressions neuves. La diversité des expériences et les discours qui les expriment passeront par l’emploi de maquettes avec des figurines et/ou des masques permettant, dans une certaine mesure, de s’affranchir de la réalité, de la transfigurer, de l’envisager comme une part d’un rapport inventif à l’imaginaire, à des projections de soi, de ses sentiments. Dans cette expérience ludique, presque théâtrale, on montrera autant que l’on cachera, dépassant des peurs, des pudeurs, des secrets, pour découvrir des moyens de se métamorphoser.

– Intervention chez les hommes de la MA de Foix :

Notre proposition s’est articulée en deux temps.
Dans un premier temps, il a s’agit de proposer la réalisation de photographies classiques avec un dispositif de studio léger dans les locaux de la maison d’arrêt afin de dessiner un point de départ à l’histoire familiale. Dans le cadre de ce moment privilégié, nous aborderons les désirs et les envies de scènes familiales.
Les familles ont été prises en photo, pour faire des figurines, à leur sortie du parloir, après la seconde séance, le samedi suivant, en utilisant un espace public aux abords de la MA. Il semblait très difficile de le faire dans les lieux de la MA.
Ensuite grâce au dispositif de la boite noire, nous avons créé de toute pièce, ces moments espérés pour finalement créer un album de famille espéré. Ce dispositif se réalise par l’emploi de maquettes avec des figurines et/ou des masques permettant, dans une certaine mesure, de s’affranchir de la réalité, de la transfigurer, de l’envisager comme une part d’un rapport inventif à l’imaginaire, à des projections de soi, de ses sentiments. Il s’est déroulera sur 8 séances de 2,5 heures.

– Intervention avec les mineurs de la maison d’arrêt de Perpignan dans le cadre de l’ULE

Travail sur le portrait et l’autoportrait en photographie et en art graphique.

– Intervention avec un public mixte du centre pénitentiaire de Perpignan dans le cadre de l’ULE :

Cette proposition d’atelier photo, à sous la conduite du photographe, Claude Belime, a permis la production de photos et de textes qui sont tous en lien avec la thématique du héros. La thématique a été travaillée en amont de l’atelier avec un metteur en scène, pascal Guin, à l’occasion d’une journée qu’il a animée avec le groupe de personnes détenues pressenties pour participer à cet atelier et le photographe.
Cette journée d’animation a donné matière à discussion quand il a fallu, dans le cadre de l’atelier, retenir, dans un premier temps, une figure héroïque autour de laquelle construire une histoire. Au fil des échanges, en opposition à la figure du héros conventionnel, extraordinaire, mais généralement inaccessible et possiblement infantilisante, est apparue celle du héros ordinaire qui fait partie de notre quotidien et qui nous interpelle parce qu’il nous ressemble, nous touche et que l’on connaît peut-être personnellement… ou bien que nous reconnaissons en nous-mêmes pour des raisons qui nous appartiennent.
Aussi, avons-nous opté pour la mise en lumière du héros et de sa représentation que chaque participant portait en lui, le laissant libre de l’emprunter à son propre vécu ou de l’inventer, d’être soi-même ce héros ou d’en être le témoin, proche ou lointain…
Les photos, réalisées à partir des textes, illustrent, le récit d’une figure héroïque choisie. Certaines se ressemblent parce qu’elles empruntent à la mémoire ou à l’imagination du participant, l’image d’un parent par exemple, mais les histoires demeurent différentes, car les points de vue des narrateurs sont toujours différents.
Après une séance de présentation du dispositif grâce à l’utilisation de la « boite noire », permettant de comprendre toutes les possibilités de la proposition, nous projetons des images réalisées selon ce processus par d’autres artistes et par des élèves dans d’autres ateliers.

Après présentation du procédé photographique utilisé, les participants ont écrit les textes avec Jean-Pierre Badie l’enseignant. Un story-board est ensuite réalisé pour chaque texte afin de prévoir les photographies. Enfin, après les prises de vues pour réaliser les figurines et la découpe de celles-ci par le photographe, les personnes détenues ont réalisé et photographié les scènes.

Enfin, pour garder une trace, nous avons produit un livre qui a sera remis aux détenus après autorisation de l’administration. Il comporte un making-of afin de pouvoir expliquer la réalisation des images. Des affiches seront également montrées dans l’enceinte de l’ULE mais aussi par une exposition à la médiathèque de Perpignan.

Enjeux et objectifs atteints :
– Favoriser les expressions, les interactions et les appropriations
– Exprimer ses désirs et ses besoins
– Ouvrir un lieu d’échange sur les problématiques de la vie
– Découvrir et pratiquer un médium artistique
– Favoriser et faire vivre les imaginaires
– Participer à une création collective
– L’image et son rapport au réel